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Hommage à Léonce Vieljeux et ses compagnons

Publié le 02 septembre 2024

Hommage à Léonce Vieljeux et ses compagnons

Le 2 septembre 2024, M. le Préfet, M. le Maire, les élus, la section 017 de l'A.N.M.O.N.M, le SMV 17,Mr Durieux du Comité de coordination, Mme Gachignard du Comité Vieljeux, Mme Bouffenie de l’AFMD, Florent Viguiè et Frédéric Dadvisard descendants de la famille Vieljeux ont rendu hommage  à Léonce Vieljeux, élu maire en 1930, destitué en 1940, il est resté ferme dans ses refus de collaborer.Arrêté pour avoir aidé  deux agents d’Alliance dans leur fuite, Léonce Vieljeux a été exécuté au Struthof dans la nuit du 1ier au 2 septembre 1944 avec son petit-fils Yann Roulet, son neveu Frank Delmas, Jacques Chapron, Etienne Girard, Joseph Camaret, Franck Gardes, Louis Gravot, Georges et Marcelline Emonin, et une centaine d’agents d’Alliance.

Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, Léonce Vieljeux s’emploie à résister aux exigences des officiers allemands présents dans sa ville. Ainsi, le dimanche 23 juin 1940, un lieutenant allemand se présente à lui afin de hisser un drapeau hitlérien sur l'hôtel de ville. Le maire de La Rochelle lui répond alors : « Colonel [de réserve] dans l'armée française, maire d'une grande ville, mon honneur d'officier et ma dignité m'interdisent de discuter avec un officier subalterne, même s'il appartient à une armée victorieuse. Je n'exécuterai des ordres que s'ils émanent d'un officier allemand ayant un grade au moins égal au mien »RB 1.
Ce premier acte de résistance est suivi par une opposition systématique à l'affichage de la propagande nazie. Il refuse notamment de faire placarder les affiches anti-anglaises préparées par la propagande allemande à la suite du bombardement de Mers el-Kébir, déclarant : « Le Maire de La Rochelle a l'honneur de faire connaître qu'il ne peut s'intéresser ni prendre part à la pose des affiches dirigées contre l'Angleterre car une pareille obligation n'est pas prévue dans les clauses de l'armistice2. » Parallèlement, il aida à trouver des filières d'évasion pour les ingénieurs et ouvriers de son usine et organise avec ses cousins et amis le réseau de résistance « Alliance », qui fournit à Londres des informations sur le trafic portuaire rochelais, et des faux emplois aux requis du STO.
Le 22 septembre 1940, Léonce Vieljeux est destitué de ses fonctions de maire puis, expulsé de sa ville le 17 juin 1941, il est assigné à résidence près de Jarnac en Charente, chez sa fille, jusqu'au 2 novembre 1941.
Revenu à La Rochelle, il est arrêté par la Gestapo le 14 mars 19445 - accusé d'avoir protégé la fuite de deux de ses ouvriers - en même temps que son petit-fils Yann Roullet (1915-1944), pasteur à Mougon (Deux-Sèvres), ses neveux Franck Delmas (1900-1944) et Jean Chapron (1891-1944) ainsi que Joseph Camaret (1889-1944), ingénieur en chef des chantiers Delmas-Vieljeux et agent du sous-réseau « Sea Star ». Ils appartiennent tous au réseau SR Alliance ou ont protégé certains de ses membres - Vieljeux de son côté n'est pas immatriculé au réseau6, mais apporte son aide à ses agents7. Depuis l'asile de Lafond transformé en prison8, ils sont d'abord transférés le 23 mars 1944 à la prison de la Pierre Levée de Poitiers, puis le 28 avril, à Fresnes et enfin ils arrivent par le convoi du 29 avril 1944 au camp de concentration de Schirmeck sous la classification « Nacht und Nebel ».
Devant l'avance alliée, le Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin ordonne que dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, une camionnette amène par petits groupes de 12 les 106 détenus du réseau Alliance de Schirmeck jusqu'au camp de concentration de Natzwiller-Struthof (Alsace)9. Ils y sont aussitôt abattus - dans le dos - à la mitrailleuse ; les cadavres sont incinérés ensuite dans le four crématoire attenant, en même temps que 300 hommes et 92 femmes (texte Wikipedia)